Mortimer (T. Pratchett)
Résumé :
Mortimer court à travers champs, agitant les bras en criant comme une truie qu'on égorge. Et non. Même les oiseaux n'y croient pas.
" Il a du cœur", fait son père adossé contre un muret.
"Dame, c'est le reste qui lui manque", répond l'oncle Hamesh.
Mais à la foire à l'embauche, la Mort le remarque et l'emporte sur son cheval Bigadin. Il faut le* comprendre : il a décidé de faire la vie ; avec un bon commis, il pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs.
Un grand destin attend donc Mortimer. Mais… est-ce bien raisonnable ?
Un scénario qui décoiffe, une distribution prestigieuse et … peut-être… une apparition exceptionnelle de l'illustre Rincevent.
Mon avis :
Délirant. Un fou rire à chaque page, des situations rocambolesques, des personnages hauts en couleur. Un livre qui donne envie de le relire et de dévorer ensuite toutes les Annales du Disque-Monde !
Extraits :
"J'peux faire suivre par du porridge", dit-il, et il cligna de l'œil, apparemment pour inclure l'apprenti dans la conspiration mondiale porridgière.
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"Et toutes les reines étaient grandes, pâles et portaient ces machins comme des passe-montagnes…
- Des guimpes ?
- Ouais, c'est ça, et les princesses étaient belles comme un jour sans fin et si nobles qu'elles puaient le fayot à travers une douzaine de matelas…
- Quoi ?"
Albert hésita.
"Quelque chose dans ce goût-là, en tout cas, concéda-t-il.
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"Vous êtes mage. Je crois qu'il y a une chose que vous devez savoir", dit la princesse.
" AH OUI ?" fit la Mort.
( Il s'agit là d'un procédé de cinéma adapté au livre. La Mort ne parle pas à la princesse. Il se trouve en réalité dans son cabinet et s'adresse à son apprenti. Mais c'est plutôt efficace, non ? On doit appeler ça un fondu rapide, ou un zoom inversé. Ou autre chose. On peut s'attendre à tout de la part d'une industrie où tout le monde s'appelle "Coco")
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Les yeux bleus perçants étincelèrent dans sa direction. Il leur opposa un regard de lapin noctambule qui essaierait de faire baisser les phares à un semi-remorque de quinze tonnes dont le chauffeur défoncé depuis douze heures à la caféine fait exploser les tachymètres de l'enfer.
Sans succès.
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Morty baissa à nouveau la tête sur le réseau de lignes. On aurait dit qu'une araignée avait tissé une toile sur la page et s'était arrêtée à chaque intersection pour prendre des notes. Morty la fixa jusqu'à ce que les yeux lui fassent mal, dans l'attente d'une étincelle d' inspiration. Aucune ne se porta volontaire.
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"Et cherche pas à me passer de la pommade. Je n'suis pas pommadable."
* Une fois pour toutes, la Mort est de sexe masculin (NdT)